Les populations méditerranéennes « en danger » : les conclusions alarmistes d’un rapport sur le réchauffement climatique

Le rapport sur l’état de l’environnement et du développement en Méditerranée (RED 2020), présenté mercredi, s’inquiète des dommages « mettant en danger la santé et les moyens de subsistance » des personnes vivant dans le bassin méditerranéen.

« L’avenir de la Méditerranée est à un point de bascule. » Le constat de François Guerquin, directeur de Plan Bleu, lors de la présentation, mercredi 18 novembre, du Rapport sur l’état de l’environnement et du développement en Méditerranée (RED 2020) est sans appel. Le bassin méditerranéen est particulièrement vulnérable au réchauffement climatique et risque des dommages « mettant en danger la santé et les moyens de subsistance » des populations.

France 3 vous résume ce qu’il faut retenir de cette étude réalisée au sein du programme de l’ONU pour l’environnement et du Plan d’action pour la Méditerranée.

• 15% des décès attribuables à des causes environnementales évitables

Ce rapport était attendu par de nombreux experts car il concerne 21 pays riverains de la Méditerranée. Et ses conclusions font froid dans le dos. « L’exploitation des ressources et des organismes, la pollution et le changement climatique devraient exacerber les fragilités préexistantes (…), mettant en danger la santé et les moyens de subsistance », selon le rapport, dont la précédente version remonte à 2009. Ainsi, 15% des décès dans le bassin méditerranéen seraient déjà attribuables à des causes environnementales évitables, selon les données compilées.

• Une zone qui se réchauffe « 20% plus vite que la moyenne mondiale »

La zone méditerranéenne est particulièrement exposée au changement climatique. Elle se réchauffe ainsi « 20% plus rapidement que la moyenne mondiale », que ce soit la température ambiante ou celle de l’eau. Ces modifications ont des conséquences directes dramatiques pour la région En terme de précipitations, les projections annoncent de jusqu’à 30% de baisse d’ici à 2080. Les saisons d’incendies vont s’allonger et la prolifération d’espèces invasives menace la biodiversité et la pêche.

• Une augmentation du niveau de la mer de 0,5 à 2,5 m

L’un des points saillant de cette vaste étude est l’augmentation importante du niveau de la mer. Il pourrait atteindre de 0,5 à 2,5 mètres d’ici à la fin du siècle. Ce dernier phénomène menace les habitants des zones côtières, soit un tiers des quelques 510 millions d’habitants des pays du bassin méditerranéen. En outre, « la grande majorité des sites du patrimoine culturel sont côtiers et à basse altitude », souligne François Guerquin, alors que la région est la première destination touristique mondiale. Ce qui accentue par ailleurs d’autres pressions environnementales, comme l’urbanisation côtière, mais représente en moyenne 11% du PIB.

• Des efforts insuffisants pour inverser la tendance

Et les tendances ne poussent pas à l’optimisme. « Malgré les efforts, les pays de la Méditerranée ne sont pas sur la bonne voie et les trajectoires actuelles doivent absolument être modifiées », a, de son côté relevé, Gaetano Leone, coordonnateur du PAM. « Les transitions vers des trajectoires durables nécessitent de modifier en profondeur les comportements à tous les niveaux et dans tous les domaines, les principaux moteurs des pressions et dégradations croissantes étant nos modèles de production et de consommation », conclut le rapport, en appelant notamment à « intégrer les sphères environnementale, économique et sociale » dans cette transition.

Source FR3 Jérôme Comin

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