Rapport du haut conseil pour le climat du 25 Juin 2019
Selon le Haut conseil pour le climat, les objectifs d’émissions de carbone que la France s’était fixés pour la période 2015-2018 (ce que l’on appelle le « budget carbone ») n’ont pas du tout été respectés. La baisse annuelle de 1,1 % observée sur cette période est près de deux fois moindre que l’objectif qui avait été annoncé !
Si la France entend atteindre l’objectif de neutralité carbone en 2050, comme le gouvernement l’envisage, notre pays va sérieusement devoir accélérer en triplant ce rythme de baisse d’ici 2025…
L’important décalage entre les objectifs climatiques de la France et ses résultats réels s’expliquent en partie par l’incapacité des secteurs des transports et du bâtiment, parmi les plus émetteurs de carbone, à diminuer leur impact. l’évolution des pratiques en matière de transport, ces dernières années, ne s’est pas faite au profit de la marche, le vélo, les transports en commun ou le train, mais… de la voiture.Les émissions du bâtiment, quant à elles, ont diminué trois fois moins vite que ce qui avait été anticipé.
Le Haut conseil pour le climat préconise de ne pas renoncer à la taxe carbone mais avec des mesures d’accompagnement fortes pour corriger cet aspect inégalitaire . Il préconise que les « budgets carbone », qui fixent pour une période donnée les plafonds d’émissions de gaz à effet de serre, soient désormais inscrits dans la loi et deviennent donc contraignants. Et que le budget carbone pour la période 2019-2023, actuellement en débat, soit revu à la baisse.
L’objectif de neutralité carbone en 2050 a une autre faiblesse, selon les experts : son calcul n’intègre pas les émissions liées aux transports aériens et maritimes internationaux, dont on estime qu’elles pourraient représenter 5 % des émissions françaises. Autre enjeu majeur : les émissions liées aux produits importés et consommés par les Français. Elles non plus ne sont pas incluses dans ce calcul. Or ces émissions sont en forte progression. Depuis 1995, les émissions liées aux importations ont doublé, à tel point que depuis 2010 elles sont devenues plus élevées que les émissions domestiques.