Il est possible de nourrir la planète sans augmenter la surface cultivée
Il est possible de nourrir la planète sans augmenter la surface cultivée, voire en la réduisant. D’abord, en agissant sur la demande : il n’y a aucune fatalité dans le fait que les régimes alimentaires aillent toujours vers plus de protéines animales, exigeant des surfaces plus grandes pour le fourrage animal ou pour l’élevage. Ensuite, en luttant contre les pertes et gaspillages, qui demeurent considérables dans les chaînes alimentaires : environ un tiers de la production agricole mondiale est perdue.
Enfin, et surtout, la diffusion large de l’agroforesterie, combinant un couvert arboré avec des cultures notamment alimentaires, permet de faire l’usage le plus raisonné et le plus efficient de la terre. Les arbres favorisent la captation de l’humidité par le sol, réduisant le besoin d’irrigation. Ils permettent aussi d’entretenir la vie biologique des sols et de réduire le risque d’érosion. Ils sont, en d’autres mots, non pas en concurrence avec la production alimentaire, mais des alliés. Le problème est qu’ils sont peu compatibles avec la mécanisation forte de l’agriculture à laquelle on a assisté depuis un siècle.